Deux personnalités sermoisiennes
Le Baron de choiseul
Le baron Louis-César de Choiseul, neveu de l'illustre ministre des affaires étrangères de Louis XV, est né le 6 juin 1734. Il épousa la fille unique du propriétaire du Château de Sermoise, Marie Girard de Vanne.
D'abord attiré par le métier des armes, Monsieur de Choiseul fut lieutenant des gendarmes dauphins, puis maréchal des camps et armées du Roi. Il s'orienta ensuite vers la carrière diplomatique et fut nommé ambassadeur de France à Turin auprès du Roi de Piémont-Sardaigne. Il s'agissait là d'un poste très important, compte-tenu des liens familiaux et politiques très étroits unissant la France et le Piémont-Sardaigne qui incluait alors la Savoie et Nice.
Le baron de Choiseul occupa ce poste pendant plus de vingt ans avec succès. La Révolution mit fin à sa mission.
D'esprit ouvert, le baron de Choiseul accueillit avec bienveillance, et habileté, les idées nouvelles. A son retour de Turin en 1792, il rentra au château de Sermoise, où il ne fut pas inquiété par les révolutionnaires, à l'exception d'une courte période durant laquelle il dut se cacher au château de Sancerre.
La correspondance diplomatique du baron de Choiseul occupe plus d'une dizaine de gros volumes reliés, conservés à la bibliothèque du Ministère des Affaires Étrangères à Paris, ce qui démontre l'importance du rôle rempli par l'ambassadeur de France.
La lecture de ces lettres révèle une culture très réelle, ainsi qu'une grande finesse de jugement et de sentiment.
Le baron Louis-César de Choiseul était commandeur des ordres royaux, militaires et hospitaliers de Notre Dame du Mont Carmel et de Saint Lazare.
Général henri bourdiaux
Henri BOURDIAUX est né le 29 août 1838 à Sermoise, au lieu-dit "les tuileries", de parents fermiers et propriétaires. A l'âge de 20 ans, après de brillantes études à Nevers et Paris, Henri BOURDIAUX intègre l'Ecole Polytechnique. Deux ans plus tard, il est élève de l'école d'Application de Metz, spécialisée dans l'artillerie. En 1862, il est affecté au "Régiment d'Artillerie de la Marine et des Colonies".
C'est l'époque des grandes expansions coloniales. Henri BOURDIAUX, qui a choisi de servir chez les "Bigors", appellation familière des artilleurs de la Marine, partagera sa carrière entre la Métropole et l'Outre-Mer. En 1866, il fait un séjour à la fonderie de Ruelle (Charente), établissement militaire d'armement qui travaille sur les canons de marine à chargement par culasse. Il passe les quatre années précédant la guerre en Cochinchine avec le grade de Capitaine.
A la déclaration de guerre contre l'Allemagne, il prend le commandement d'une des batteries de l'artillerie de la "Division Bleue", qui devait initialement effectuer un débarquement sur les côtes de la mer Baltique... Les faits furent contraires aux prévisions de l'Etat-Major et la division des troupes de Marine ne dépassa pas le front de l'Est, où elle se distingua en résistant héroïquement à Sedan puis en défendant Bazeilles. Le Capitaine BOURDIAUX est fait prisonnier, mais s'évade et continue la lutte dans l'armée de la Loire.
De 1871 à 1876, il sert à la Direction de l'Artillerie de Cherbourg, à la 2ème compagnie d'ouvriers et à la Direction de l'Artillerie à Toulon puis il passe deux ans comme membre d'une commission d'expériences.
Ce long séjour en métropole lui a permis de se marier en 1877. En 1878, élevé au grade de Chef d'escadron, il devient Directeur de l'Artillerie au Sénégal. Son "zèle, son dévouement et son abnégation" le signalent tout particulièrement aux autorités.
Il rentre en Métropole en 1880 avec le grade de Lieutenant-Colonel, Directeur du bureau chargé de l'administration des travaux du haut fleuve Sénégal. Il retourne au Sénégal en 1882 en qualité de Commandant Supérieur puis Gouverneur intérimaire. Ces quatorze mois lui valent les éloges du Ministre des Colonies.
Colonel en 1883, puis Général en 1890, il devient Inspecteur Général Adjoint des Troupes de Marine, ce qui le conduit à procéder à des tournées d'inspection au Sénégal, à Madagascar, La Réunion et en Nouvelle-Calédonie, entre 1890 et 1892.
Il est nommé Directeur de la Défense des Colonies en 1894 puis prend le commandement de l'ensemble des unités de l'Artillerie de la Marine en 1895. Il revient à l'Inspection Générale de l'Arme en 1897.
Le Général de Brigade Henri BOURDIAUX est décédé à Saint-Pierre-Le-Moutier (Nièvre) le 10 août 1899 après 39 ans de service. Il était Commandeur dans l'Ordre de la Légion d'Honneur.
Il n'aura pas pu assister à l'aboutissement d'une grande partie de sa carrière : la promulgation de la Loi portant création d'une Armée Coloniale le 7 juillet 1900, grâce au passage des troupes de Marine au Département de la Guerre dont, compte-tenu de ses fonctions, il a dû être l'un des initiateurs.
Sermoise s'honore de compter parmi ses enfants une personnalité militaire qui a marqué l'Histoire de l'Empire Colonial et de l'Armée et a tenu à perpétuer sa mémoire en donnant son nom au port de Plagny qui s'appelle dorénavant "l'Espace Général Henry Bourdiaux". L'inauguration a eu lieu le 13 mai 2006.