Le canal lattéral à la Loire
C'est en 1837 que la canal latéral à la Loire a été ouvert à la navigation entre Digoin et Le Guétin (à environ 10 km au sud de Sermoise) et jusqu'à Briare en 1838, après bien des vicissitudes.
Dès la fin du XVIIIème siècle et le début du XIXème, les communications par voies navigables, naturelles ou artificielles apparaissaient aux gouvernants comme l'un des moyens les plus économiques pour favoriser les échanges et le commerce. En effet, la France a la chance de posséder un réseau fluvial naturel fort important, que le creusement de quelques canaux compléterait de façon particulièrement efficace.
Le premier projet de création du canal latéral à la Loire vit le jour vers la fin du XVIIIème siècle. Il se vit opposer un refus de la part du Conseil Général de la Nièvre le 15 avril 1804 qui préférait à l'époque un projet d'aménagement de la Loire elle-même.
Le premier projet de tracé, qui date de 1807, fut présenté une dizaine d'années plus tard et suscita encore bien des débats.
En 1820, le Conseil Général de la Nièvre essaya à nouveau d'infléchir la position royale, mais sans succès. Le tracé définitif sur la rive gauche fut adopté en 1822.
La construction du canal, compte-tenu de l'ampleur des travaux et des techniques et matériels de l'époque dura 16 années.
La mise en service du canal attira une partie importante du trafic de la Loire (400.000 tonnes), favorisant ainsi le développement de Plagny, autour de la sucrerie, puis de la tuilerie. En 1866, plus de 900.000 tonnes transitaient par le canal. Il fut alors décidé de l'aménager pour en augmenter le gabarit en 1890. Ces travaux furent terminés en 1898, offrant la possibilité aux bateaux fréquentant les grands canaux du Nord et de l'Est de naviguer jusqu'à Briare en empruntant le fameux pont-canal, aqueduc de plus de 600 mètres, ouvert à la circulation des bateaux dès 1896.
La majorité du trafic se faisait grâce au halage humain et animal. Puis, grâce aux évolutions technologiques, apparut la traction mécanique, qui vit la fin du halage humain. Le halage animal perdura jusqu'en 1972...
Aujourd'hui, le trafic annuel du canal oscille entre 100.000 et 200.00 tonnes. L'activité du canal s'oriente de plus en plus vers les loisirs. Entre 1978 et 1998, les mouvements de bateaux commerciaux ont chuté de 70% tandis que pour la même période, le trafic des bateaux de plaisance triplait.
Cette navigation de plaisance a permis le développement des stations de louage de bateaux tout le long du canal. Une telle base s'est notamment développée à Plagny.
Une borne marque le "kilomètre 100" de ce canal, entre Digoin et Briare. Elle indique qu'en fait, Sermoise est située à mi-chemin de Digoin et Briare, à 96 km de la première et 97 km de la seconde.
Les touristes qui fréquentent le canal découvrent donc Sermoise grâce au canal, mais peuvent également aller jusqu'à Nevers, par l'embranchement de l'écluse de Verville, qui leur permet d'accéder au canal de la jonction.
Une longue allée d'arbres guide ainsi le batelier amateur jusqu'à Nevers, dont il découvre petit à petit les tours et clochers de la cathédrale St Cyr - Ste Julitte. Juste avant le pont ouvrant sur les quais de la jonction, le bateau passera devant le monument érigé en mémoire de Pierre Bérégovoy, sur les lieux mêmes où il décida de se donner la mort le 1er mai 1993.