L'occupation de 1815
Si la défaite de Waterloo, le 18 juin 1815, sonnait le glas de l'épopée napoléonienne, elle ne signifiait pas pour la France la fin de ses ennuis avec les troupes des quatre pays alliés contre elle.
Ceux-ci avaient été "échaudés" par le retour de Napoléon et les Cent Jours et ne voulaient pas que pareille mésaventure se reproduise. Aussi décidèrent-ils de poursuivre leur avantage et de durcir leurs exigences territoriales et financières.
Sermoise ne fut pas épargnée par ces événements. Un récit de ceux-ci nous est parvenu au travers de la correspondance que le régisseur du château et maire de l'époque, Mr Bernard Requichot, échangea avec la propriétaire dudit château, Mme De Serent.
Début juillet 1815, les passages de troupes s'intensifient. Ce sont tout d'abord des français qui se replient devant l'avance des troupes étrangères. 232 soldats et 36 officiers arrivent à Sermoise le 19 juillet, pour y stationner. La commune est mise à contribution pour loger et nourrir ces militaires et faciliter leur déplacement, notamment en fournissant des chars à boeufs. Le maire ne se plaint pas trop de cette "occupation", les troupes restant correctes et disciplinées. Il profite de l'apparition de la cocarde blanche symbole de la royauté à la boutonnière des soldats pour faire disparaître le drapeau tricolore du clocher de Sermoise...
Les troupes étrangères approchent. Les notables gardent leur sang froid, mais la population a peur et se retire dans les bois. L'entrée de l'ennemi dans Nevers provoque la fuite de l'armée française. Les premières exactions sont signalées : bris de clôture de jardin, vol de volailles, pillage d'une maison du Pont de Guéry... Les réquisitions de viande, de vin, de pain et de céréales se font de plus en plus pressantes : la commune est au bord de la ruine mais n'est toujours pas occupée.
Le départ des autrichiens produit un soulagement général dans la population mais malheureusement, des troupes Wurtembourgeoises les remplacent. Sermoise est occupée mi-août.
Le château abrite des officiers tandis que les militaires sont hébergés chez les particuliers, dont la pauvreté de certains ne leur permet même pas de subvenir à leurs propres besoins.
Le maire se désole devant les exigences de l'occupant, notamment en terme de vin et eau de vie. Il n'y a en effet plus de vin à acheter à Nevers...
La date de la fin de l'occupation n'est pas connue exactement. Elle se situerait fin septembre. C'était alors l'heure des comptes. Le maire, qui avait déjà fait un rôle pour payer les dépenses engagées, allait être obligé d'en faire un second. Mais un autre problème surgissait : une épizootie sévissait sur les bovins de la Nièvre. Elle fit des ravages dans la Nièvre. A Sermoise, seul un boeuf en fut atteint.
L'occupation de Sermoise avait été une parenthèse dans la vie rurale qui reprenait ses droits, avec ses soucis et ses problèmes quotidiens.